Le collectif pour la refondation de la politique du handicap, qui regroupe 38 organisations, a dénoncé, vendredi 13 octobre, lors d'une conférence de presse, "les failles" de la rentrée 2006 en ce qui concerne la scolarisation des jeunes handicapés. Selon les témoignages recueillis par l'Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) du 6 au 30 septembre, les principales difficultés rencontrées par les familles sont le manque d'auxiliaires de vie scolaire.
Faute de moyens, une partie des jeunes handicapés ne bénéficient que d'une scolarisation très partielle. Voire se voient refuser l'accès à l'école, assure l'Apajh.
Pourtant, la loi du 11 février 2005 relative à l'égalité des droits et des chances des handicapés prévoit leur inscription de droit dans l'école ou l'établissement scolaire le plus proche de leur domicile. Elle impose à l'Etat de mettre en place les moyens financiers et humains nécessaires. Cette loi se heurte dans la pratique à des moyens insuffisants.
L'éducation nationale a fait des efforts mais beaucoup reste à faire. En 2005, plus de 150 000 élèves handicapés étaient scolarisés dans les établissements scolaires ordinaires." Cela va d'une heure par semaine à un temps complet", selon les associations. Plus de 100 000 enfants sont accueillis dans des structures spécialisées. Reste de 10 000 à 15 000 enfants sans aucune solution. Il s'agit des cas les plus lourds, enfants polyhandicapés ou autistes. Scolariser davantage d'enfants handicapés en école ordinaire permettrait de libérer des places dans les structures spécialisées, plaident les associations.
Le ministère de l'éducation nationale souligne, de son côté, les progrès réalisés. En 2005-2006, plus de 40 000 enfants bénéficiaient d'une auxiliaire de vie scolaire, contre la moitié moins l'année précédente. On compte 6 700 auxiliaires et 2 800 personnes supplémentaires seront recrutées cette année, précise l'entourage du ministre Gilles de Robien.
Vendredi, le principal syndicat des enseignants des écoles (le SNUipp-FSU) a annoncé que les parents d'un enfant autiste de cinq ans, scolarisé dans une école maternelle à Paris, en attente depuis deux ans d'une auxiliaire de vie scolaire (AVS), avaient déposé un référé devant le tribunal administratif de la capitale. "A Paris, ce sont 100 à 150 enfants qui sont concernés par ce problème", assure le syndicat.
Au rectorat, on précise que les deux auxiliaires affectées dans l'école de cet enfant ne s'étaient pas présentées à la rentrée mais qu'un remplaçant allait être immédiatement nommé.
Martine Laronche
Article paru dans l'édition du 15.10.06
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