Il engage un faux tueur à gage: quatre ans de prison avec sursis
Le 22/11/2006 à 10:04
Un interne en médecine de 29 ans, qui avait engagé en mars 2005 un faux tueur à gage pour assassiner le compagnon de son amante, a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Nancy à quatre ans de prison avec sursis dont trois de mise à l'épreuve.
Eric D., qui avait eu une brève relation amoureuse avec une collègue manipulatrice de radios à Nancy, n'a pas supporté que celle-ci, qui vivait maritalement avec un autre homme, lui signifie leur rupture.
"A l'époque, ma compagne s'éloignait progressivement de moi et le couple de mes parents battait de l'aile. Je trouvais le réconfort dans les bras d'une autre. Quand elle m'a quitté, j'ai sombré dans la dépression. J'ai cherché une tête de turc à mon malheur", a-t-il expliqué à l'audience.
Eric prend alors le pseudo du "chevalier à la rose" et se met en quête sur internet d'une "personne prête à éliminer un individu". Il rencontre "légionnaire Europe" à Paris, qui l'éconduit, tout comme "killer", un autre homme ayant répondu à son annonce.
"Tibal", un agent de sécurité de Marseille, commence par jouer le jeu, avant de le dénoncer à la police, qui l'arrête le 30 mars 2005. Eric est ensuite remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, avec obligation de soins.
"J'ai perdu pied. Je vivais dans un monde virtuel", a-t-il affirmé, prétendant n'avoir "jamais réellement eu le dessein de faire de mal à personne".
"On se demande si on était au cinéma ou dans un mauvais polar. Mais ce n'était ni l'un ni l'autre", a analysé Me Marie Desmet, l'avocate de Bruno T., la cible d'Eric.
Les conversations enregistrées entre Eric et le faux tueur à gage ne laissent "aucun doute sur le fait que cet homme est allé très loin, jusqu'au bout", a-t-elle observé. "A aucun moment il n'a dit stop. Il a envoyé (le tueur) jusque devant la maison de la victime".
Condamné à quatre ans de prison avec sursis dont trois de mise à l'épreuve, Eric D. a interdiction de vivre en Meurthe-et-Moselle durant cette période. Il devra en outre payer 6.000 euros de dommages et intérêts à la victime.