WASHINGTON (AFP) - Celebrex, l'anti-inflammatoire du groupe pharmaceutique américain Pfizer, a réduit le nombre de tumeurs pré-cancéreuses du colon, selon deux études publiées lundi aux Etats-Unis, mais les chercheurs ont aussi souligné que le risque cardiaque lié à ce médicament devait être soigneusement pris en compte.
"Les résultats de notre recherche montrent que le celecoxibe (Celebrex) a un potentiel très prometteur pour la prévention du cancer" du colon, a souligné le Dr. Nadir Arber, du centre médical Sourasky à Tel Aviv (Israël) et principal auteur de l'une des deux études.
"Pour les sujets à haut risque de développer un cancer colorectal, le celecoxibe pourrait être une option à envisager tout en soupesant les risques cardiaques et cérébraux potentiels", a-t-il ajouté.
Le Celebrex appartient à la même catégorie d'anti-inflammatoires que le Vioxx du groupe pharmaceutique américain Merck, retiré volontairement du marché en 2004 après avoir été lié à un doublement des attaques cardiaques et cérébrales. Ces deux médicaments neutralisent l'enzyme COX-2 responsable de l'inflammation.
"Nous sommes très confiants dans l'efficacité potentielle montrée par les résultats des études mais le problème est que nous ne pouvons pas être aussi sûrs des effets toxiques de ce médicament", a commenté le Dr Monica Bertagnolli, de l'école de médecine de l'université de Harvard (Massachusetts, est) qui a participé à une des études.
Pfizer a indiqué dans un communiqué lundi qu'une analyse étendue des deux essais cliniques avait montré "une plus grande fréquence d'accidents cardio-vasculaires que dans les groupes ayant pris un placebo".
"Ces résultats correspondent aux risques sur lesquels sont basés les avertissements figurant sur l'étiquette du Celebrex", a ajouté le groupe pharmaceutique.
Une des études a été conduites sur 2.035 patients aux Etats-Unis, en Angleterre, en Australie et au Canada, dont des tumeurs bénignes avaient été retirées du colon et considérés comme courant le risque de développer un cancer.
Un groupe a été traité pendant trois ans avec 200 et 400 milligrammes de Celebrex et un autre avec un placebo.
A la fin de l'essai clinique, une coloscopie a montré que dans le groupe traité avec du Celebrex, les risques de développer au moins un adénome dans le colon comparativement ont été réduits de 45% par rapport à ceux traités avec un placebo.
Cette recherche a été financée par Pfizer et l'Institut National américain du Cancer.
La seconde étude conduite sur 1.600 personnes dans 32 pays, payée seulement par Pfizer, a montré que dans le groupe traité avec 400 milligrammes de Celebrex une fois par jour, seulement 34% avaient des polypes dans le colon après trois ans contre près de 50% chez ceux traités avec un placebo.
Dans le premier essai clinique environ 3,4% de ceux ayant prix du Celebrex ont eu un accident cardiovasculaire contre 2,5% dans le groupe traité avec un placebo.
Dans la deuxième étude, le pourcentage de complications cardiaques a été de 7,5% pour ceux ayant pris du Celebrex contre 4% chez les patients ayant absorbé un placebo.
Les deux études ont été publiées lors de la conférence annuelle de l'American Association for Cancer Research qui se tient à Washington du 3 au 5 avril.