Marybess Admin
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| Sujet: Mont Sainte-Odile : la douleur des familles à la barre Mer 3 Mai - 13:21 | |
| Mont Sainte-Odile : la douleur des familles à la barre
Les familles des victimes de la catastrophe aérienne ont exprimé la douleur d'avoir perdu leurs proches et rejeté toute "fatalité", mercredi devant le tribunal correctionnel de Colmar.
Les familles des victimes de la catastrophe aérienne du Mont Sainte-Odile (Bas-Rhin) ont exprimé la douleur d'avoir perdu leurs proches et rejeté toute "fatalité", mercredi devant le tribunal correctionnel de Colmar.
"Je voudrais que les prévenus reconnaissent leurs erreurs. Je veux croire en la justice de mon pays, même après quatorze ans. Ne nous décevez pas", a demandé Alexandre Marillach, dont le père Michel est décédé dans l'Airbus A320 qui s'est écrasé le 20 janvier 1992 sur un versant enneigé du Massif du Mont Saint-Odile. La catastrophe a fait 87 victimes et 9 survivants.
"Que l'histoire ne se répète pas"
Dans une succession de témoignages ponctués de larmes, restitués en direct sur les écrans géants de la salle de 700 places spécialement aménagée du parc des Expositions de Colmar, une trentaine de proches de victimes ont unanimement écarté "la fatalité" de cette catastrophe.
"Je ne pense pas que les deux pilotes aient été des kamikazes", a estimé Laurence Vaccarella, veuve à 20 ans de son mari Joseph, dont elle portait pour l'occasion un portrait imprimé sur son T-Shirt. Enumérant les charges retenues contre les prévenus, elle a regretté que les victimes aient "payé" de leur vie la conjonction de "négligences" qui a rendu possible la catastrophe.
Le frère et la soeur du commandant de bord de l'avion, Christian Hecquet, ont rappelé que ce dernier, qui volait depuis trois mois à bord de l'A320 avant le crash, s'était plaint à plusieurs reprises des "nombreux pépins" liés à cet appareil novateur lancé quatre ans auparavant, et avait même prédit: "Un jour il y en aura un gros".
Souhaitant "que l'histoire ne se répète pas, comme elle s'est répétée dans la nuit" de mardi à mercredi avec l'accident d'un Airbus A320 en Mer noire avec 113 passagers à bord, Jérôme Biseau, orphelin à neuf ans, a demandé "que l'incompétence des prévenus soit montrée au grand jour".
"Ménager les victimes"
"Nous venons sans haine ni esprit de vengeance, mais déterminés à comprendre", a assuré Thierry Thomas, qui a perdu son frère. "Pour moi l'erreur est humaine, elle est pardonnable, mais le pardon, ça se mérite", a-t-il dit à l'attention des six prévenus.
Il s'agit du contrôleur aérien Eric Lammari, de l'ex-directeur général adjoint de la compagnie Air Inter Daniel Cauvin --absent pour raisons de santé--, de l'ancien directeur d'exploitation d'Air Inter, Jacques Rantet, de deux anciens responsables de l'Aviation civile, l'ex-directeur général Pierre-Henri Gourgeon et l'ex-chef du contrôle technique Claude Frantzen et de l'ancien directeur technique d'Airbus Industrie Bernard Ziegler.
Ils encourent jusqu'à deux ans de prison et 4.573 euros d'amende pour "homicides et blessures involontaires". Ils ont jusqu'ici contesté toute responsabilité et auront la parole dès jeudi à l'occasion de l'examen de leurs curriculum vitae.
En marge du procès, l'avocat de l'association de familles des victimes Echo, Hervé Temime, s'est félicité de la volonté du tribunal "de ménager les victimes" en accordant aux 350 parties civiles tout le temps nécessaire pour s'exprimer. Mais l'émotion exprimée ne présage, selon lui, en rien de l'issue du procès: "Tout est possible", admet-il. | |
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