La ‘’machine à voir’’ d’une poète malvoyante
Elizabeth Goldring n’a pas le profil habituel du chercheur classique du MIT (Massachusetts Institute of Technology). Artiste et poète, elle a pourtant travaillé dans un laboratoire du MIT pour mettre au point une ‘’machine à voir’’ qui projette des images sur la rétine de personnes malvoyantes. Goldring et ses collègues, qui publient leurs résultats dans la revue spécialisée Optometry, ont testé la machine avec succès sur dix volontaires. L'appareil ne permet pas de "voir" au milieu d'une foule comme tout à chacun, mais peut aider les personnes malvoyantes à appréhender leurs espaces habituels, en augmentant leurs champs de visions et les couleurs qui s'y rattachent.
Grâce à cet appareil, la majorité des volontaires fut capable de reconnaître de simples mots, les visages de leurs proches, les autres ne distinguaient que sur une faible largeur, mais toujours plus que leurs visions habituelles. Ils ont aussi pu effectuer une visite virtuelle d’un bâtiment inconnu afin de prendre des repères avant une vraie visite. Elizabeth Goldring veut poursuivre ses essais cliniques. Elle estime que cette ‘’machine à voir’’ serait très utile aux personnes dont la vision est dégradée à cause du diabète, de la dégénérescence maculaire ou du glaucome.
Elizabeth Goldring est elle-même malvoyante à cause d’un diabète juvénile. Il y a dix ans, son médecin l’envoie faire un examen au Schepens Eye Research Institute de Harvard afin de vérifier l’état de sa rétine grâce à un ophtalmoscope laser à balayage (SLO, Scanning Laser Ophtalmoscope). Le SLO projette un rayon laser sur la rétine afin de déterminer si certaines cellules photosensibles fonctionnent encore. Les médecins de Harvard ont projeté une image sur la rétine d’Elizabeth Goldring qui a ainsi pu voir des mots pour la première fois depuis des mois.
Elizabeth Goldring, dont un seul œil peut encore distinguer les ombres et les lumières suite à une opération chirurgicale, décida suite à cela de mettre au point une machine similaire au SLO mais accessible et d’une taille raisonnable.
Elle a travaillé avec l’inventeur du SLO, Robert Webb, des médecins et des chercheurs du MIT pour mettre au point sa ‘’machine à voir’’. Elle ne coûte que 4.000 dollars contre 100.000 pour le SLO. La machine a été allégée de la partie diagnostic et le laser a été remplacé par des diodes LED.
Jackie McConnell, Sylvia Gonzalez et Shima Rayej aidèrent Elizabeth Goldring pour le design et la fabrication de la machine à voir, ainsi qu'une dizaine d'autres étudiants du MIT. Le projet est en outre supporté la NASA et l'école d'architecture et de planification du MIT, le Centre pour le développement des études visuelles avancées, le Conseil des Arts.
Elizabeth Goldring, MIT
http://web.mit.edu/vlb/www/people.htmlsource