Peine de mort requise contre Saddam HusseinHuit mois après son ouverture, le procès de l'ancien dictateur irakien, jugé pour le massacre de 148 villageois chiites en 1982, est entré ce lundi dans sa dernière phase. Le procureur a requis la peine capitale.
19 octobre 2005-19 octobre 2006 : il aura donc fallu huit mois d'un procès haché, maintes fois ajourné, pour connaître les réquisitions contre Saddam Hussein. Sans véritable surprise, le procureur général du Haut tribunal pénal irakien a demandé ce lundi la peine de mort contre le président déchu, ainsi que pour deux de ses co-accusés, dont son demi-frère Barzan al-Tikriti et l'ancien vice-président Taha Yassine Ramadan.
Jaafar al-Moussaoui a requis ces peines après un long réquisitoire pendant lequel il a affirmé que les hommes étaient responsables du massacre de 148 villageois chiites en 1982, en représailles à un attentat manqué contre l'ex-dictateur sur le passage de son convoi. Le procureur a affirmé que les prévenus devaient être jugés sous quatre accusations : meurtre avec préméditation, emprisonnement et graves privations, tortures et exil forcé. "Ce sont des crimes contre l'humanité étant donné qu'ils ont eu lieu dans le cadre d'une campagne organisée et ordonnée par les autorités contre un groupe de civils", a-t-il soutenu. Saddam Hussein a réagi aux réquisitions par un sourire impassible.
Selon le calendrier établi par le juge Raouf Abdel Rahman, le procès reprendra le 10 juillet avec les plaidoiries de la défense. Le verdict incombera ensuite au panel de cinq juges siégeant au Haut tribunal pénal. Ils devront se prononcer sur la culpabilité des accusés et fixer leur peine. Aucun délai n'a été fixé pour cette dernière étape.
(photo d'archives : Saddam Hussein au début du procès, en octobre dernier)