Quand le foot rend fou
Parce qu'il ne supportait pas le bruit de supporters portugais fêtant la victoire de leur équipe, un homme a ouvert le feu à Cap d'Ail. Bilan : deux blessés graves, et un mort - le forcené, abattu lors d'une intervention des gendarmes. En Allemagne, c'est un automobiliste qui a foncé dans la foule des supporters...
Deux supporters de l'équipe de football du Portugal qui manifestaient leur joie samedi dans les rues de Cap d'Ail (Alpes-Maritimes) ont été grièvement blessés par balles par un habitant ne supportant pas le bruit. L'une des victimes, un homme de 37 ans né au Portugal, touché à la tête, se trouvait dimanche soir dans un état critique. Il a été hospitalisé au service de réanimation des urgences de l'hôpital Pasteur à Nice. La seconde victime, une femme de 46 ans, également née au Portugal, blessée au bras, a été opérée dimanche.
Les deux victimes, nées au Portugal, vivent depuis de nombreuses années dans le sud est de la France. Quant au tireur, il a été abattu peu avant 1 heure du matin, dimanche, par un gendarme de la compagnie de Menton, appelée sur les lieux après que le forcené eût tiré à deux reprises avec un fusil sur les supporters qui passaient en bas de chez lui. "Il s'agit à priori d'un cas de légitime défense", a indiqué le procureur de la République à Nice, Eric de Montgolfier. Le forcené était un homme de 58 ans, préposé aux postes, qui semble avoir eu des antécédents psychiatriques.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le tireur avait fait feu vers 23h30, après une altercation avec les supporteurs, avant de se retirer chez lui. Lorsque les gendarmes sont arrivés à son domicile, il a ouvert la porte armé d'un sabre et s'est montré menaçant, entraînant le tir, à deux reprises d'un des militaires. L'homme est décédé sur place.
Une information judiciaire pour "homicide volontaire dans une hypothèse de légitime défense" était en cours d'ouverture dimanche soir au parquet de Nice afin de reconstituer les faits. Le parquet n'a pas requis de contrôle judiciaire ni de mandat de dépôt contre le gendarme qui était entendu par le juge d'instruction.