Coupables de la mort d'un enfant autiste (28/09/2006)
Deux éducateurs et un assistant social ont laissé l'enfant quitter le centre avant d'être fauché mortellement par un train
BRUXELLES Hier, la cour d'appel s'est penchée sur un douloureux dossier. Hier. Nous étions le 27 septembre. Soit plus de 7 ans après le drame. Sept longues années.
Nous sommes le 16 juillet 1999. Une journée comme les autres. Enfin, on aurait pu le croire. Un enfant autiste se trouve dans un centre. À Chastre. Il a 14 ans. Le personnel du centre fait un travail fantastique. Au quotidien. Mais le 16 juillet n'est finalement et malheureusement pas une journée comme les autres.
Une journée pourrie. Une journée d'enfer. Rien ne va. Le jeune autiste est dans la cour. Un éducateur le voit. Il est seul. Ce qui est interdit. Il lui demande de regagner le groupe. Mais l'enfant est avide d'évasion.
"Et il va la trouver. Parce que les consignes de sécurité du centre n'étaient pas respectées, ce jour-là" , a plaidé hier Me Guy François, l'avocat des parents bouleversés à vie. "Les portes doivent être fermées. Les fenêtres aussi. Or, ce n'était pas le cas. Même la porte d'entrée du centre n'était pas fermée à clef."
Le résultat de ces errements est tragique. Le jeune enfant quitte les lieux. Il est dans la nature. Son chemin l'emmène sur la voie ferrée, à quelques lieux du centre. Un train passe. C'est le drame...
Le papa de la jeune victime s'aperçoit rapidement qu'il est en face d'un mur. Une démarche au civil ne donnera aucun résultat, il en est convaincu. Seule solution pour avoir des réponses à ses questions, c'est une procédure au pénal. Hier, en son nom, Me Guy François a souligné que le personnel du centre faisait sans aucun doute un travail remarquable. "Mais ce n'est pas parce qu'on est parfait qu'on ne peut pas commettre une erreur !"
Arrêt à la fin du mois d'octobre.
Philippe Boudart
© La Dernière Heure 2006
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